Je m’appelle Anne-Laure Vergnes et je suis née il y a 50ans un beau jour de printemps.
C’est aussi par un jour de printemps tout embrumé d’hiver que je pose ces mots sur cet écran de verre.
Je suis montée sur scène pour la première fois à l’âge de 11 ans et elle m’a renversée.
Je suis née là pour la seconde fois, dans cet espace où tout se renouvelle sans cesse.
Dans cet espace où la peur n’existe pas.
Là, les mots s’envolent et les gestes s’évadent dans le seul but de toucher le spectateur.
Et si ces mots volent suffisamment haut, si ces gestes filent suffisamment loin,
le public envoûté ne peut que prendre part à la danse.
Alors…Un nouveau monde naît. Sans filtres, sans filet. Un monde où la vie se raconte comme jamais. Un monde où l’Imagination est reine servie par son fidèle sujet: l’Ecriture.
J’écris moi aussi.
J’écris, portée par cette nécessité de m’éloigner de ce monde ni beau ni laid.
J’écris des mots, j’écris des mouvements, j’écris des univers.
J’invente d’autres mondes et je les donne à voir, à écouter, à sentir, à toucher.
J’invente d’autres mondes, nourritures d’espoirs, éveilleurs de rêves, porteurs de légèreté.
J’invente d’autres mondes dans le seul but que ces désirs-là, ces valeurs-là, ces espoirs-là continuent de grandir ou tout du moins d’exister.
Et l’art marionnettique, formidable vecteur poétique préserve aussi ces valeurs.
La marionnette possède cette envoûtante magie de traduire
les sentiments les plus profonds de l’être. Elle n’a jamais cessé de m’apprendre la scène.
Elle n’a jamais cessé de m’inspirer.
Elle rassemble tous les publics et contrairement à ce que la majorité des gens pensent à son sujet, elle ne s’adresse pas qu’aux enfants. Elle s’adresse à la part « de rêve » contenue en chacun de nous.
Elle transmet l’indicible et ne tient compte d’aucune limite…